Chapitre I

L’étincelle de vie

Les deux enfants jouaient ensemble sous le regard protecteur de leurs mères discutant et buvant du thé sous le porsh de la véranda. A cet âge là, la moindre découverte prend des proportions miraculeuses et chaque nouveau miracle ne font qu’augmenter leur curiosité démesurée pour le monde qui les entoure. Cependant, malgré de nombreux éclats de rire, l’un des deux chérubins semblait posséder une certaine sagesse et un don prononcé pour l’observation tandis que l’autre était beaucoup plus insouciante, rêveuse.

Un papillon aux couleurs chatoyantes vint les narguer dans leur jeu et récolta pour son audace, une course poursuite à travers le jardin avec à ses trousses deux chasseurs aguerris d’insectes. Enjambant les parterres de fleurs telles des biches, zigzaguant entre les arbres comme des panthères tentant désespérément de se saisir de ce trophée coloré, les enfants s’éloignèrent peu à peu de la maisonnée pour s’enfoncer dans la forêt bordant le jardin. Le soleil commençait à décliné, et la verdure vivifiante devint progressivement oppressante, terrifiant les enfants aves ses drôles de jeux d’ombres. Ils avaient été trop loin et s’étaient à présent égarés ne se souvenant plus combien de ruisseaux ils avaient traversés, combien de tournant ils avaient empreintés, il ne leur restait plus que leur larmes pour exprimer leur tristesse et leur désarroi.

Soudain, n’apercevant plus leurs enfants, les deux mères affolées se ruèrent dans le jardin, faisant maintes et maintes fois le tour de la maison tout en appelant leurs petits jusqu’à s’égosiller. Après une heure de recherche non fructueuse, toute deux décidèrent de faire appel à la police. La possibilité de retrouvé un enfant disparu se jouant dans les premières heures écoulés, cette dernière fut en un rien de temps sur place.
- Pouvez-vous nous faire une description de vos enfants, demanda l’agent d’un air attentif.
- Ma fille s’appel Hayden et son fils, dit elle en montrant son amie de la main, s’appel Silver. Hayden à 5 ans, plutôt chétive pour son âge, blonde, yeux vert, peau hâlé…
- Silver lui à 6 ans, coupa Elsa au bord de l’hystérie. Il est assez grand pour son âge, il à les cheveux châtain, les yeux bleu et un grain de beauté sous son œil gauche.
Puis s’accrochant aux manches du policier elle dit la voix cassée par le chagrin :
- J’vous en pris ! retrouvez nos enfants monsieur l’agent !!

Les deux enfants continuaient de marcher à l’aveuglette, la nuit étant devenue trop obscure pour leurs yeux. Ils se prirent, au détour d’un rocher, les pieds dans des ronces, chutèrent et dévalèrent une pente boueuse pour atterrir à l’orée d’une clairière. La lune, pleine, vint les baigner de ses rayons nocturnes. Tout deux avaient perdu connaissance lors du dernier impact avec le sol et après de longues et interminables minutes, Hayden recouvra ses esprits la première. Le visage ensanglanté de son ami vint s’offrir à son regard, la laissant tétanisé aux vues de ce spectacle effrayant.
- Sil ! S-Sil ! Siiil… parvenait elle à baragouiner entre deux hoquets larmoyant.
Ses mains tremblaient et étaient devenues, avec la fraicheur de la nuit, aussi froide que le marbre. Cependant malgré son état de semi-paralysie du à la terreur l’habitant, celle-ci passa délicatement ses doigts sur la blessure sanguinolente de son ami. A ce contact, Silver ouvrit les yeux et contempla la petite fille, incrédule.
- J’ai eu si peur Sil… Tu sais j’ai-, se stoppa-t-elle en regardant ses doigts émettre une pâle lueur doré.
Sous cette lumière émise de sa paume, le sang tachant le visage angélique du garçonnet disparaissait progressivement, laissant place à une peau impeccable. Ce dernier ne paraissait ni surpris ni effrayé par les prouesses de son amie et la couvait d’un regard bienveillant.
- Qu’es que… balbutia-t-elle.
- C’est rien, lui dit il en essuyant les larmes de la petite fille d’un revers de manche. Laisses moi te raconter une histoire…
Après lui avoir expliqué sa véritable nature d’ordre céleste et l’origine du don que venait de découvrir son amie, le garçonnet fit promettre à la fillette de garder ça entre eux.
- Tu as compris Hayden, ce secret, le tien comme le mien ne doivent être révélés à personne, même nos parents ne doivent pas le savoir !
- Promis Sil’, je ne dirais rien, regarde, dit elle en mimant de cadenasser sa bouche avec une clef invisible qu’elle jeta ensuite par-dessus son épaule.


Au loin, des cris sourds se firent entendre de même que des aboiements. Bientôt vinrent transpercer l’épais feuillage de la lisière plusieurs dizaine de lumières s’agitant dans toutes les directions. Les enfants, ravirent de se savoir retrouvés, agitèrent les bras et crièrent à plein poumons puisant dans leurs dernières ressources. Les policiers les retrouvèrent à genoux dans divers feuillage boueux, cependant ils n’étaient pas restés là par fatigue de courir jusqu’à leur sauveurs, mais parce que la fillette avait les jambes fortement égratigné et n’avait plus la force de ce lever.

Les enfants furent rendus à leur famille respective tandis que les policiers s’en allèrent vaquer à leurs activités le cœur gonflé par le sentiment du « devoir accomplit ». Les enfants furent sévèrement réprimandés et eurent – afin que ce genre d’épisode ne se reproduise plus – l’interdiction de retourner en forêt et dans le but qu’ils n’y retournent pas par mégarde, le jardin fut clôturé par une haute palissade.

Quelques jours plus tard, Silver vint rendre visite à son amie assigné d’office à son lit à cause de ses blessures. Une fois certains que leurs mères s’étaient mises à bavarder dans le salon, le garçonnet ferma la porte de la chambre.
- Dis moi, as-tu essayé de guérir tes blessures ou pas ?
- Bien sûr que j’ai essayé, dit elle offusqué. Tu crois que mes jambes ne me font pas assez mal pour ne pas y avoir pensé ?
- Excuses moi Hayden, ce n’est pas ce que je voulais dire. Tu te souviens de ce que tu ressentais quand tu m’as guérie ?
- Oui… dit-elle d’une voix à peine audible par la douleur du souvenir.
- Que ressentais-tu ?
- Je me souviens avoir été très triste puis avoir souhaité que tout disparaisse…
- Que tout disparaisse… Dit-il pensif.
- Oui, tout ce sang, toute ces blessures et surtout que tu ne sois pas mort, que tu ouvres les yeux… Que tu ne me laisse pas toute seule, dit-elle dans un murmure.
Il planta ses yeux dans les à cette dernière remarque.
- Jamais. Ni aujourd’hui, ni demain et pour l’éternité. Jamais je ne t’abandonnerai, dit il comme un serment.